Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mercredi 10 mars 2004
Fonction publique territoriale

L'image de la fonction publique territoriale mesurée par le Centre national (CNFPT)

Pour évaluer l'image de la fonction publique territoriale, le Centre national (CNFPT) a commandé une enquête sur sa représentation auprès du grand public. Menée sur la région parisienne, Angers et Dijon, l'enquête a été réalisée auprès d'un public jeune de18-30 ans, d'étudiants et jeunes diplômés travaillant dans le secteur privé, un public de fonctionnaires d'État et territoriaux et un troisième public composé de responsables universitaires et de journalistes. Bien que le public soit en contact quasi quotidien avec la fonction publique territoriale - au bureau d'état civil, à la piscine municipale, à la crèche… - dès que la question d'une définition est évoquée, les réponses restent floues, imprécises, voire erronées. Tout le monde semble avoir spontanément une représentation très générale, sans pouvoir entrer dans les détails. Cette connaissance parcellaire est alimentée par des vécus personnels ou des anecdotes qui entretiennent la méconnaissance et la confusion. Plusieurs facteurs paraissent en être à l'origine. Ainsi, la désaffection de la population pour la connaissance de ses institutions politiques rend difficile la différenciation entre fonction publique d'État et territoriale. Assimilée à la fonction publique en général, la fonction publique territoriale souffre des mêmes clichés récurrents. Les « fonctionnaires » tels que ceux nommés dans l'étude, demeurent pour la population, des gens « qui font un travail de bureau », « peu actifs, peu efficaces », et rigidité, opacité, inertie sont les maîtres mots de ce discours. Cette image repose sur l'expérience individuelle au quotidien, relativement bien alimentée par la régularité des contacts établis entre la population et les agents de la fonction publique territoriale. De plus, spontanément, les personnes interrogées font systématiquement la comparaison avec le secteur privé. À défaut de savoir ce qu'est réellement la fonction publique territoriale, il est plus facile de dire ce qu'elle n'est pas, et pour les personnes interrogées, le « public » c'est d'abord « tout ce qui n'est pas privé. » Relevant les différences, les gens ont une vision très dichotomique de la relation public / privé. Le rapport au privé alimente d'autant plus les clichés que les différences leur paraissent flagrantes. L'enquête montre en effet, que tous citent comme caractéristiques de la fonction publique, les rythmes plus lents, la sécurité de l'emploi, l'absence de pression, la hiérarchie lourde. L'image est aussi associée à la corruption, aux possibles passe-droits et au poids du politique. Décriée du point de vue de l'usager, la fonction publique devient plus positive dès lors qu'on imagine qu'elle devienne l'employeur. Les personnes interrogées apprécieraient alors la possibilité de conjuguer un métier passionnant et leur vie de famille. À mesure que la réflexion se densifie, elles reconnaissent que les généralisations sont faciles et que, finalement, à l'image de ce que disait un formateur, « les fonctionnaires ne sont pas différents de la moyenne des Français, il faut tordre le cou à cette image négative. » Finalement, l'étude montre que les gens se montrent plus objectifs en reconnaissant que la fonction publique est en train de se moderniser. Considérés à travers leurs métiers, les « fonctionnaires » deviennent alors sympathiques car on se représente le service qu'ils rendent. L'humanisation permet de reconnaître la motivation, la compétence, le dynamisme et le professionnalisme des agents territoriaux.

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